Un paradiddle, mais qu’est-ce c’est ? Rien à voir avec quelque chose de militaire !
Pourtant c’est l’un des piliers du jeu de batterie.
Mais à quoi peut-il bien servir ? Comment le jouer ?
Paradiddle : Sous ce drôle de nom se cache l’un des 40 rudiments officiels de la PAS (Percussion Art Society). Mais en plus d’être l’un des rudiments de la PAS, c’est aussi l’un des 3 rudiments les plus utilisés avec le frisé et le roulé.
Le paraddidle, ou premier moulin en français, est le 16ème rudiment de la PAS.
Joué sur 2 temps, il alterne un doigté main droite-main gauche : DGDD GDGG
En général il est noté en double-croches, souvent avec un accent sur le temps de chaque groupe de 4 notes :
Comment le travailler ?
Le meilleur moyen de commencer à le travailler, c’est de s’éloigner de sa batterie, et prendre son pad (ou son coussin, sa table basse, ou n’importe quoi qui ne ressemble pas à une batterie). Commencer lentement, en déchiffrant le rythme. Il est composé de 8 coups :
- le premier à la main droite,
- le deuxième à la main gauche,
- suivi de deux coups à la main droite,
et on reprend la même figure rythmique en inversant le côté :
- un coup main gauche
- un coup main droite
- deux coups à la main gauche
Il faut donc deux temps pour compléter un paradiddle.
L’intérêt de ce rudiment est dans l’inversion de mains qui se produit entre le premier et le deuxième temps.
Pour vous aider vous pouvez accentuer (jouer plus fort) le coup situé sur le temps : DGDD GDGG.
Attention : cette accentuation ne fait pas à proprement parler partie du paradiddle, c’est juste un moyen de savoir où on en est, très utile lorsqu’on passe au métronome, mais il faut théoriquement être capable d’accentuer n’importe quel note du paradiddle : très bon exercice d’indépendance d’ailleurs ;-p )
Compter : Un premier bon exercice d’indépendance est de compter sur un rythme de doubles-croches tout en jouant des paradiddles.
Maintenant vous pouvez remplir des mesures de paradiddles en jouant avec le métronome :
Comment savoir si je le joue bien ?
Lorsque le paradiddle est maîtrisé, il ne doit pas y avoir de différence sonore entre les coups de la main droite et ceux de la main gauche. Le meilleur moyen de le savoir, c’est de s’enregistrer ou de demander à quelqu’un qui ne regarde pas s’il entend une différence (hormis les accents sur les temps si vous les jouez).
A quoi il sert ?
Comme tous les rudiments, pris isolément, il ne sert pas à grand chose, à part à améliorer votre technique de mains. Cependant il peut être utilisé dans des contextes variés : aussi bien dans des fills, que dans des grooves. Il permet grâce à son doigté de faciliter le jeu de quelques plans qui auraient été difficiles à jouer autrement.
Des paradiddles comme Fills
Vous pouvez, bien entendu, varier les fûts et déplacer les mains sur l’ensemble du kit de la batterie. Par exemple en gardant la main gauche sur la caisse claire et en faisant évoluer la main droite sur les toms on obtient :
On peut aussi construire des grooves avec des paradiddles
Un peu plus compliqué, à réserver donc si vous maitrisez bien le paradiddle de base, c’est d’utiliser le paradiddle comme base rythmique à un groove : main droite sur le charley, main gauche sur la caisse-claire. Ce qui donne comme ostinato de base :
Maintenant pour finaliser ce groove, il faut lui ajouter les grosses caisses. Faisons “simple”, seulement sur les temps 1 et 3 :
Cette profusion de notes jouées à la caisse-claire peut donner une impression de cacophonie (surtout si vous jouez avec d’autres musiciens) ; pour retomber sur nos repères habituels, il faut que les temps 2 et 4 joués à la caisse-claire sortent du lot. C’est le moment de jouer avec des nuances ! En mettant des accents sur les back-beats (coups des temps 2 et 4) on obtient donc :
Travailler son indépendance
Maintenant que vous maîtrisez le “rythme de base” vous pouvez changer le motif de grosse-caisse, ce qui constitue un très bon exercice d’indépendance !
Prenez tous les rythmes de cet article, et superposez-les à l’ostinato à base de paradiddle !
Vous l’aurez compris, les 3+1 bonnes raisons de travailler ses paradiddles sont :
- Améliorer sa technique de mains et facilite certains motifs rythmiques grâce à son doigté asymétrique
- Etre plus créatif dans les fills
- Jouer des grooves qui sortent des sentiers battus et de l’éternel “poum-tchak”
- et en bonus on travaille son indépendance !
Pour aller plus loin
Voilà c’est tout pour aujourd’hui ! C’est déjà pas mal, même s’il y en aurait beaucoup encore à dire. D’ailleurs à ce sujet, saviez-vous qu’il y avait d’autres paradiddles ?
Pourrais-tu en nommer au moins deux ?
Il y en a beaucoup plus que deux en plus !
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Coucou Mag,
Excellent article !
Encore plus que le roulé et le frisé, le but des paradiddle est de trouver de nouvelles sources d’inspirations pour ses grooves / fills comme tu le démontres si bien dans l’article.
Pour répondre à ta question, en voici deux autres :
– inverted paradiddle : DGGDGDDG
– reverse paradiddle : DDGDGGDG
A vrai dire il en existe des tas et des tas. On peut les trouver soi-même en partant de l’initial :
DGDDGDGG
Puis si on prend le premier D et qu’on le met à la fin on obtient :
GDDGDGGD
Si on continue et qu’on déplace le premier G à la fin :
DDGDGGDG (on retombe sur le reverse paradiddle)
Ainsi de suite 😉
Après, pour faire sonner tout ça, je suis 100% d’accord avec toi pour les accents sur temps 2 et 4 quand on fait des grooves.
Par contre pour les fills on peut davantage de liberté !
Laurent Articles récents..Mozambique : mettez un peu de soleil dans votre jeu !
Hello Laurent,
effectivement avec une approche systématique (voire systémique) on peut en trouver beaucoup. Et sans parler des variantes : paradiddle diddle, paradiddle inversé, …
Magalie Articles récents..Etude de Groove – The Eagles – Hotel California
Bonjour à toute la communauté .
Personnellement je recommande fortement le travail des paradiddles.
Par contre je ne recommande pas du tout d’en travailler une infinité …
Les doigtés incontournable :
Dg
Gd
Dd
Gg
Dgg
Gdd
DgddGdgg
Dgddgg
Gdggdd
Et C’est TOUT ! , travailler les autres doigtés au pad ne sert à rien , c’est une perte de de temps.
Je ne dis cela bien sur afin de faire gagner du temps à chacun. Le reste est une affaire de combinaison entre ces 9 doigtés indispensables et des coups de grosse caisse.
Si vous avez un doute , jetez un œil à cette vidéo :
C’est un solo que j’ai fait , et je vous jure mordicus n’avoir travaillé rien d’autre que ces 9 doigtés. Jetez votre stick control !
https://www.youtube.com/watch?v=Xt2DETbhvLU&list=UU9VkU1t_ezrf_euqpF1RV2g
Attention cependant à ne pas interpréter mes paroles erronément , le travail paie et les paradiddles sont INDISPENSABLE à votre apprentissage de la batterie .
Ceci dis , cet article est comme d’habitude une excellente source d’inspiration pour ceux qui ne connaissent pas le truc !
Xavier Rogé Articles récents..Comment travailler son sens du rythme ?
Hello Xavier,
Comme très souvent, seulement une infime portion de ce qui existe sert en majorité, et le reste … reste souvent dans un coin.
Il est vrai que tous les rudiments n’ont pas la même “utilité”, mais en connaitre quelques uns permet parfois de se sortir d’un doigté un peu difficile, voire de sortir de ses habitude en expérimentant des orchestrations un peu différentes sur le kit de la batterie …
Donc je suis d’accord avec toi, il est sans doute inutile de connaitre les 40 rudiments de la PAS, mais ça ne fait pas de mal d’en connaitre 4-5, et d’en expérimenter des nouveaux de temps en temps histoire de se dérouiller un peu 😉
Magalie Articles récents..Etude de Groove – The Eagles – Hotel California
Après on s’étonne qu’il y ait beaucoup de batteurs, même des plus reconnus, qui s’interrogent sur les sonorités qu’arrivent à obtenir certains jazzmen qui n’ont pas eu d’autres choix à une époque que le Stick Control…. Ce dernier reste autant une référence qu’incompris. Oui, si vous ne comprenez que peu de choses à ce que vous faites, que vous ne ressentez rien du tout, à part ce qui est écrit sur la partition et ce qui est audible, jetez-le ! Surtout s’il vous êtes pressés de vous faire plaisir et d’en mettre plein la vue ou si vous voulez vous donner l’impression d’avoir maîtrisé tout ce qu’il faut pour être complet.
Pour ce qui est de l’article, je suis assez d’accord. En ajoutant que l’indépendance se travail pas qu’avec les paradiddles mais avec tout et que tout est lié pour qui veut bien passer du temps et des efforts à comprendre mais surtout à sentir et réaliser correctement.
Pour les autres un peu moins simplets et plus subtiles, ils le bosseront comme préconisé par Stone : avec un minimum d’intelligence au quotidien pour obtenir un résultat certainement plus créatif et pas essouflés dans leur jeu qu’une compo ou impro par plans récurrents toujours séparés par des temps morts systématiques bel et bien audibles…
Il n’y a rien de récurrent, de répétitif pédagogiquement dans le SC ! Ceux qui le prétendent ne jouent que d’une seule manière (la leur ce qui est pire et tue l’apprentissage réellement bénéfique) et sont bien incapables d’utiliser d’autres façons et sonorités pourtant enrichissantes. Libre à eux de garder leurs styles et de colporter leurs subjectives conceptions purement visuelles et logiques !
Il n’y a de logique que les combinaisons ou les séquences visibles. La gestuelle elle est encore et toujours tabou et alimente ce genre de réductions toutes faites à notre époque en “what you see is what you get”. Inepsies qui confortent ceux qui ont négligés d’autres techniques ou façons de faire pendant des années et qui pourtant doivent bien se rassurer de temps à autre…
Idem pour le pad. L’impossibilité de transposer sur le set ce qui est joué et appris sur ce véritable outil de travail font dire à ceux qui accordent autant d’importance au matériel ou au spectacle que ça n’a rien à voir (ou encore que c’est juste du travail pour la caisse claire). Quelle erreur, quelle bêtise et surtout quelle injure réductrice à soi-même !
Tout ne se réduit pas aux moulins ou à quelques doigtés ! Le plus réducteur en restant réaliste c’est justement ce qu’on appelle les rudiments (une cniquantaine) mais cela concerne avant tout la synthèse de la technique tambour, enseignée avant la batterie pendant des lustres et issues du monde… militaire. La technique de la batterie, encore qualifiée de moderne reprend certes cela mais avec beaucoup plus de combinaisons, ne serait-ce que les nombreuses manières de produire un seul coup qui transcendent le simple down, tap ou up stroke…