L’indépendance ultime pour un batteur, c’est de pouvoir chanter en même temps que jouer. Ces batteurs-chanteurs, on n’en connaît pas beaucoup. Bon nombre de batteurs, devenus des chanteurs reconnus, ont dû laisser le tabouret pour se focaliser sur leurs vocalises.
Aujourd’hui, ce n’est pas de cela que j’ai envie de vous parler, j’ai envie de vous parler d’une astuce (ou d’une technique) très simple,que j’applique moi-même tous les jours pour maîtriser mes rythmes, et promis, je n’essaierai pas de chanter ! Lorsqu’on apprend un nouveau rythme, difficile, qu’on n’arrive pas à faire du premier coup, on passe par plusieurs étapes :
- Le Déchiffrage : c’est la découverte, le “hein ?!? mais qu’est-ce que c’est que ce binz, il faut 8 membres et 4 cerveaux pour arriver à jouer ça !“, alors on le décompose en tout petits bouts, d’abord les mains, ensuite un pied, et peut-être ensuite l’autre pied. Ou on ne met pas les contretemps pour commencer… Bref pour manger un éléphant, il faut y aller petit bout par petit bout.
- Le travail, c’est la partie laborieuse du processus, compter à haute-voix, jouer extra-lentement, comme un enfant qui apprend à lire, jouer chaque syllabe l’une après l’autre
- La consolidation, c’est le meilleur moment, celui “où ça passe enfin”, on arrive à jouer ce foutu rythme plusieurs fois de suite sans se tromper. Lorsque que ça va vraiment bien, on accélère, toujours un peu plus vite, pour atteindre la vitesse réelle du morceau.
Et voilà ? mais alors c’est quoi cette histoire de chant ?
C’est la dernière étape : la Maîtrise. Pouvoir jouer le rythme de tête, sans y réfléchir, et le plus important, pouvoir rejouer ce rythme des mois, voire des années plus tard, sans repasser par les étapes précédentes, sans se replonger dans la partition, sans réfléchir. C’est ce que le chant va pouvoir vous apporter.
Chanter pour maîtriser ses rythmes
Je ne vous parle pas de devenir la nouvelle Castafiore ou de faire concurrence aux envolées lyriques de Fredie Mercury.
Non, mais simplement de “chanter vos rythmes”. C’est-à-dire d’extraire la mélodie de vos rythmes et de pouvoir la reproduire en chantant grâce à des sons.
Inconsciemment vous le faites déjà avec un simple “poum-tchak” ou un “poum-tchak-poum-poum”.
Donc l’idée c’est d’associer un son, ou une onomatopée à un instrument de votre batterie.
Par exemple ce qui se passe pour moi dans ma tête :
- Grosse Caisse : “Poum”
- Caisse-Claire : “Tchak”
- Crash : “Pâââ”
- Charlé : “Tsss”, Charlé ouvert : “Tchii”
- Toms : Dom, Dam, Dim, Doum (eh oui, j’ai quatre toms, la classe ! 😎 )
Et lorsque j’arrive au point de consolidation de mon rythme, lorsque j’arrive à le jouer sans me tromper plusieurs fois de suite, je me mets à l’écouter, et à repérer les sons, puis à le chanter. A haute voix. Ensuite, quand je pense que j’ai bien repéré les sons du rythmes, j’arrête de jouer, je le chante, sans jouer, plusieurs fois, et ensuite je recommence à le jouer tout en chantant.
A ce moment là, parfois ça dérape, le rythme joué (et chanté) n’est plus le même que celui d’origine, mais ça n’est pas grave. Il suffit de reprendre à partir de la consolidation, de rejouer le rythme correctement, de faire les petites corrections au chant.
Mais pourquoi c’est si important ?
Parce que ça permet de jouer “à l’oreille”, une fois que vous reconnaissez le morceau, la mélodie se met en route dans votre tête, les mains et les pieds n’ont plus qu’à suivre. Plus besoin de réfléchir à quand mettre une grosse-caisse, si la caisse-claire tombe à contre-temps, il suffit de jouer la mélodie 😉
Et le plus beau de tout ça, c’est qu’une fois cette étape atteinte, il devient très facile de changer la mélodie en chantant ou dans sa tête, en remplaçant un “Poum” par un “Dam”, un “Tss” par un “Pâââ”, c’est la première étape vers l’improvisation !!!
Alors convaincus ?
Il faut s’y mettre alors 🙂 et le mieux, c’est tout de suite, pas besoin de batterie pour cela :
- Tout d’abord, choisissez vos sons. Notez les sur une feuille, et si vous séchez, ou si avez la flemme, vous pouvez vous inspirer des miens sans me le dire.
- Sur les rythmes 1 à 4 ci-dessous, écrivez vous la mélodie, et chantez les.
L’ultime étape serait de les jouer à la batterie 😉
Maintenant, c’est à vous de jouer !
Pouvez -vous inventer vos propres rythmes, rien qu’en chantant ? Quelles seraient les “paroles” ?
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Me semble bizarre tes sons de toms 🙂
Perso j’aurais tendance a “dim dam dom doum” de l’aigu au basse+
Après si ton tom aigu sone grave sp’as ma faute 😉
EN tout cas je plussoie le conseil, ça permet aussi de bosser les rythmes dans les bouchons 😀
Sympa cet article 🙂
Je le faisais déjà en violon et piano mais j’y avais pas songé pour la batterie… merci du conseil !
J’ai peut être pas bien lu, mais quand il y a plusieurs sons en même temps, tu chantes quoi ?
À bientôt
Fabien Articles récents..Faut-il regarder ses doigts en jouant ?
C’est exactement la question que j’allais poser, peut-être “bouss” pour une grosse caisse avec un charley, et “TssAk” pour caisse claire charley ? 😛
Si tu arrives à visualiser ta batterie en même temps que tu chantes, ça devient plus facile, non ? Ou alors chanter tout en faisant les mouvements, ou en les tapant sur tes genoux. Sinon faut faire un lexique des onomatopées, on est pas rendus xD
Perso je chante le son le plus “présent”
Donc
* charley+cc=cc
* charley+gc=gc
* crash+gc=crash
* tom+cc=tom (genre un doumdoumdoumdoumdoumdoumdoumdoum sur une montée tom basse+cc+gc)
C’est une bonne technique je pense, comme celle qui consiste à prendre des notes en cours pour mieux mémoriser les paroles. En simple tu reproduis un mouvement à la voix, et du coup tu le mémorises par deux biais distincts.
Je n’ai jamais employé cette technique pour mémoriser une rythmique ou un fills, je suis plutôt du genre à décortiquer le mouvement et à le reproduire en boucle jusqu’à-ce qu’il soit acquis. L’avantage de la batterie, c’est qu’on va retrouver des similitudes un peu partout, et il y aura toujours une occasion de reproduire un rythme ou un mouvement particulier dans un morceau ou dans un exercice.
A mes débuts, j’écoutais beaucoup Ian Paice, du coup je décortiquais certains de ses rythmes et fills, les entraînais, puis il était ensuite possible de placer les fills appris par coeur sur d’autres morceaux, en impro. Pareil pour les rythmes. Je le fais encore aujourd’hui, quand je découvre un truc génial en écoute, je le travaille, et ensuite je le place partout et n’importe comment en répète avec mon groupe. ça permet de l’acquérir et de comprendre où et quand je peux utiliser le mouvement, ça signifie donc qu’on en abuse pendant quelques temps, mais ensuite on peut le ranger dans la bibliothèque des “trophées obtenus”, et on le ressortira sporadiquement là où il va bien, ou quand on veut. Voyons ça comme une galerie de trophées dans un jeu vidéo, chaque compétence acquise, dès qu’elle est devenue automatique, peut être réutilisée sans avoir besoin d’être réapprise. C’est, si je comprends bien, l’essence de cet article.
Et donc, en pratiquant les exercices que tu décris, il devient ensuite plus facile de chanter tout en jouant. En réalité c’est très simple, il suffit de beaucoup d’automatismes et d’un peu de concentration. Je chante beaucoup en jouant, pas des voix principales, je laisse ça à mon chanteur, mais beaucoup de backing vocals, ça fait peur au début, mais ce n’est pas si compliqué :).
Merci pour ce chouette article, et désolé pour ce commentaire à rallonges O_o. Lapin fait exprès.
Salut mag
Pourrait-tu envoyer des partitions de batterie de 1ére année ? Et début 2ème.
Merci d’avance.
A+ Chris 82
Mon nouveau prof insiste beaucoup sur l’importance du chant dans l’apprentissage.
Et il m’a convaincu. Plutôt que d’apprendre tout un tas de plans par coeur comme un robot que j’arriverais plus tard à ressortir plus ou moins en adéquation avec le reste des musiciens, chanter se transforme en intention sur la batterie. Ce qui au final te donne un phrasé, un language qui permet de t’exprimer sur ton instrument.
Cela demande beaucoup de travail d’arriver à accéder à cette connexion avec la batterie. Par exemple le chant et les instruments à vent y ont directement accès.
Hello Magalie,
Quel plaisir de te lire à nouveau. Et tu reviens en force avec un très bon conseil !!
Savoir chanter un rythme, c’est savoir se représenter un rythme de manière auditive.
Les partitions c’est bien pour déchiffrer. Mais plus vite on peut s’en passer, mieux c’est.
J’ajouterai qu’on peut commencer à chanter le rythme avant de la maîtriser pour essayer de s’en souvenir.
Exemple : je viens d’apprendre un nouveau rythme depuis une partition. La fois d’après plutôt que de retravailler le rythme en regardant la partition. J’essaye d’abord de m’en souvenir à l’oreille.
Et pour ça, il faut pouvoir le chanter !
Perso mes toms à moi il font : touk toukkkk touuuuuuuuukkkkk 🙂
A très bientôt !
Laurent
Laurent Articles récents..Les ouvertures de charleston
Allo,j’ai beaucoup aimé ton article…de mon coté je travail de cette manière…j’aime mieux mettre le plus rapidement possible de coté la partition…Bonne journée a toi!!